Un spectacle projeté sur les 25 m du fac similé de la frise sculptée Magdalénienne du Roc-aux-Sorciers
La frise magdalénienne du Roc-aux-Sorciers a été découverte en 1950. Elle n'a jamais été ouverte au public pour la préserver. Les visiteurs peuvent maintenant explorer la reconstitution de cette oeuvre préhistorique majeure au Centre d’Interprétation du Roc-aux-Sorciers. Le Centre expose un fac similé de 25 m de long qui restitue la frise sculptée, gravée, et peinte, que les experts comparent à la fameuse grotte de Lascaux. Le spectacle audiovisuel apporte au fac similé les couleurs et les textures du site original. Ses objectifs sont autant d'apporter de la connaissance que de solliciter l'imagination du visiteur : comment ces sculpteurs qui vivaient il y a 15 000 ans imaginaient-ils le monde qui les entourait ?
Conception : Olivier Auber, Oscar Fuentes, Julien Marcland
Réalisation : François Garnier
Musique et composition sonore : Patrick Marcland
Production exécutive : Thierry Barbier
Infographie : Axyz Images
Chef de projet : Stephan Renaudin
Commanditaire : Communauté de Communes des Vals de Gartempe et Creuse
Partenariats : Axyz, Studio Césaré
Lieu de Diffusion : Centre d'Interprétation du Roc-aux-Sorciers à Angles-sur-Anglin
Date de première diffusion : Mars 2008
Durée : 35 min
Spécificités : Patrimoine, Immersif
Format original : projection géante sur le facsimilé de la fresque (8 projecteurs vidéo)
Making of
Un spectacle immersif produit par AmaK, AXYZ et Studio Césaré
Les images de très haute résolution sont projetées sur la surface complexe d'un fac similé au moyen de 8 projecteurs vidéo. Le son est spatialisé sur 16 canaux tout au long des 25 m de la frise.
Dans une vaste salle noire, les visiteurs circulent librement devant les 25 mètres du fac-similé de la frise. Huit projecteurs HD la recouvrent d’une très grande image parfaitement adaptée à la topographie de la roche. Cette projection restitue la texture et la couleur de la pierre originale, l’impact de la lumière aux différentes heures du jour sur les sculptures et les éléments de la scénographie.
Si les archéologues ont pu identifier les sculptures, reconstituer la chronologie et les techniques de fabrication de la frise, nul ne sait dans quel but ces œuvres ont été réalisées il y a 15000 ans. De nombreuses théories existent, mais aucune d’entre elles ne peut être validée. Comme toutes les grandes œuvres artistiques, le Roc-aux-Sorciers nous renvoie à des questionnements esthétiques et philosophiques sur nos origines, sur le besoin de créer, de représenter le monde.
Le spectacle a été conçu autour de ce double point de vue : celui, factuel, de la présence de l’œuvre, et celui, subjectif, de son interprétation.
Seize haut-parleurs et quatre caissons de basses diffusent dans la salle une bande son spatialisée. Une voix objective décrivant la fresque et exposant l’état des connaissances scientifiques s’alterne avec des voix subjectives présentant les différentes interprétations. Multiples, elles investissent l’espace sonore, se confrontent et se superposent à la musique et aux bruitages.
Dès sa découverte, le fac-similé impressionne par sa taille et sa présence. Le détail du modelé, la texture de la pierre et la finesse des jeux de lumière, affirment la réalité objective de l’œuvre représentée. Au cours du spectacle, des éléments scénographiques se superposent à la roche : les ombres de ses créateurs préhistoriques, les silhouettes de ses interprètes modernes, la forme d’un animal qui prend vie et s’anime, un orage qui éclate. Nous basculons dans une transe visuelle, un scanner balaie l’œuvre et vient lui superposer des tentatives récentes d’organisation du monde…
Huit tableaux basés sur huit différentes approches de l’œuvre s’alternent pendant les 35 minutes du spectacle.
La méthodologie employée pour produire le spectacle du Roc-aux-Sorciers est aussi originale que sa forme. Une des spécificités du spectacle réside dans le procédé de diffusion particulièrement complexe. Il s’agit de projeter le spectacle sur le fac-similé en volume à l’échelle 1 de la frise. Cette sculpture de teinte blanche a été usinée à partir de la base de données provenant de la numérisation de la frise originale. La projection s’étend sur une surface non plane de 25 mètres de long et 3 mètres de haut. Elle est réalisée au moyen de 8 projecteurs vidéo HD.
La solution adoptée a consisté en la modélisation complète du site de projection conçu par l’architecte du projet, Bernd Hoge : le fac-similé de l’abri-sous-roche ainsi que l’espace muséographique, y compris la position précise des futurs projecteurs.
Cette modélisation a permis de créer un espace tridimensionnel parfaitement conforme au site, et de connaître la position des 8 caméras virtuelles qui filmeront le spectacle mis en scène en images de synthèse sur le fac-similé virtuel.
Les points de vue des caméras virtuelles étant identiques aux positions respectives des projecteurs qui les diffuseront, l’anamorphose de projection est rigoureusement compensée par l’anamorphose de prise de vue…
Des outils logiciels ont été développés pour interagir en quasi temps réel sur l’ensemble des paramètres de projection : position, focale et décentrement des caméras. Cette technique a permis de simuler l’application des textures et des caches de recouvrement entre caméras. La correspondance entre les images calculées et le site réel a pu être ajustée avec une précision millimétrique grâce au travail des images réalisé sur le modèle 3D exact de la frise qui a aussi servi pour l’usinage du fac-similé.
Les problématiques soulevées par cette projection complexe ont donc été simulées en 3D et réglées avant même le début de la mise en scène du spectacle. La méthode a été validée sur un prototype à l’échelle 1 du fac-similé (2 panneaux sur 8).
La bande son est particulièrement présente dans ce spectacle. Cette création a été confiée à Patrick Marcland. Elle associe des voix, du bruitage et de la musique. Cette composition a été spatialisée dans la salle sur 16 haut-parleurs et 4 caissons de basses. Chaque spectateur peut entendre un contenu sonore différent en fonction de sa position dans la salle et de ses déplacements.